I Am Tired So How Are You
Hey salut, ça faisait longtemps ! Moi ça va, je suis toujours au Japon, et bonne nouvelle, il est possible que je sois légèrement moins captif/aliéné, avec une meilleur work-life balance comme disent mes pairs. Ce qui veut dire que j’ai toujours en tête d’écrire un peu plus. Mais si, pour être honnête, j’ai justement oublié comment écrire.
Sinon, j’ai aussi ouvert un Instagram, vu que j’ai compris bien trop tard que dans la vie, si tu veux que tes photos existent, il faut être sur Instagram. Alors tu pourras y trouver des photos du Japon, des hashtags mais aussi pas mal de musique : @PierreAe https://www.instagram.com/pierreae/
Mais trêve de bavardises, faisons place au Selector :
Groundislava – Sleep Cycles
La petite acrobatie de ce nouveau LP de Groundislava est de faire passer ce « II » pour un album perdu, une suite batarde de son premier disque faite au même moment, et ressortie en ce début Janvier. Et s’il est vrai que ce disque a tout en commun avec le premier opus (teintes chiptunes appuyés, mélodies simples et évidentes), j’ai du mal à croire à des tracks sortie de nul part sans être dépoussiérés, tant certains morceaux sonnent actuels (bonjour les sonorités trap, adieu les lignes de basses veillottes).
La vraie bonne nouvelle, c’est que le musicien revient à des morceaux dépourvus de tous les aspects “pitchforkiens-bath-indie” d’un disque comme Feel Me, pour revenir à la recette parfaite : de petites vignettes sans featuring qui tappent droit au cœur, break up songs d’une Gameboy dépressive chouinant ses dernières notes avant de bouffer sa boite de Xanax.
J’irai même plus loin: Groundislava II pourrait être le disque à écouter pour ceux qui cherchent toujours une suite (très imparfaite) au Severant de Kuedo, afin de se rassasier, même pour une heure seulement.
Tu penses que j’affabule? Ecoute Sleep Cycles, petite merveille mélancolique plus proche de Blade Runner que de Yoshi island.
Groudislava vient de sortir son meilleur disque, et c’est sensé être un vieux truc rouillé qu’il avait oublié dans un coin de son disque dur. Qu’il en soit ainsi.
SahBabii – Purple Ape
La crapule au cœur fragile. Les morceaux bourrés de synthés avec mc chialant sa vie, il y en a plein. Mais les vrais, qui détruisent ton palpitant, c’est exceptionnel. Tu peux me citer Can’t See them de Young Thug, Ride de Burberry Perry, Allergic de Young L, ou toute l’année 2013 de Gucci Mane, et je te donnerai raison à 100%. Tu me diras même que depuis un an, tout le monde essaie, mais très peu réussissent à éviter l’émo foireux.
Dès les premières notes de ce Purple Ape de SahBabii, je suis tombé amoureux. Le genre de morceaux qui pétrifie tout autour de toi, te donnant pour seul objectif dans ta vie de monter le son et de te laisser écraser par le chagrin. Rien de spécial pourtant : une instrue cristalline façon Final Fantasy 7, un violon sorti d’un plug-in pourri d’ableton, et deux mecs qui éructent des mots incompréhensibles avec encore moins d’énergie qu’un James Franco chez Seth Meyers.
Tu l’as ton morceau émo de 2017, ne va pas chercher plus loin. Et contrairement à Burberry Perry, tu peux même écouter la tape entière de SahBabii sans hésiter, petit chef d’œuvre de hiphop voyou drogué sans queue ni tête.
Nosaj Thing – UG
La dernière vraie chronique de disque que j’ai écrite, c’etait Nosaj Thing, avec son superbe Fated. Deux ans plus tard, le bonhomme ressort un nouvel album, Parallels, encore plus beau. Le mec vient de pondre la meilleure galette de sa carrière, sans pression. Difficile de choisir le diamant du disque, tant il est réussi de bout en bout, mais ce UG ultra sale, techno de fin de soirée moite, est trop jouissif pour être laissé sous silence.
Rythme urgent, samples de voix chelous (extraits d’un Moderat/Apparat ?), tension qui ne cesse de prendre de l’ampleur, avec en point d’orgue ce synthé beau comme la mort, hululement funèbre façon sirène pré bombardement à Hawaii. On n’est pas loin d’un « Voyeur » de James Blake, qui reste un traumatisme dans mes tympans 5 ans après.
On n’avait pas entendu un Nosaj Thing aussi farouche depuis un bail, et le reste de l’album, bien plus ouaté et sensible, est parfait pour panser les plaies. Si j’avais fais un top 2017, il aurait été tout en haut
Lil Mosey – Pull Up
Des morceaux avec des lyrics sans aucun sens, sauvés par des hululements drogués ou des beats fous, c’est monnaie courante actuellement. Certains morceaux de 6ix9ine ou Lil Xan peuvent s’écouter en boucle, à hurler les refrains en club, même si les parents ont voulu se couper les veines en analysant les lyrics que leurs gosses adorent pendant plus de trois secondes (les attentats Slingshot ou Wake Up de Xan en sont les parfaits exemples).
Et voilà que Lil Mosey, petit mec qui semble avoir 14 ans, déblatère du rien pendant 3 minutes, en buvant du sirop et en te balançant des dollars à la gueule. Et c’est facilement un des hits de l’année. Adlibs chelous, instrue absurde ultra belle (Annie Cordy en mode Thong-Dollaz), et un MC qui ressemble au Petit Gibus égaré dans un strip club = triomphe, l’œuvre idéale. Out of booth.
YDizzi – YES
Ha, tu as cru qu’en arrêtant d’écrire, j’allais arrêter de te bassiner avec du Hiphop Japonais ? Impossible. Parce que le rap nippon continue sa mutation, et qu’après son passage leané fortement influencé par les premières tapes d’Asap, il est en train de lorgner très fortement vers les XXXtentacion ou Lil Pump. Ecoute le MOTTO de Young Coco pour t’en convaincre, des morceaux comme cela, il y en a des milliers à Tokyo en ce moment. Au milieu de cet océan de violence, quelques perles craquées, comme ce YES de Ydizzy, alien dans la discographie du mec (il en a pas fait deux comme ça) : flow encore plus je m’en foutiste qu’un CurrenSy atteint d’une angine, et instrue en mode morceau Trance rampant sur la route, survivante d’un accident de voiture. Ca ne ressemble à rien et c’est pourtant un évident tube claudiquant et anormal, parfaite porte ouverte pour s’intéresser au super-groupe ‘Killa’ , bande protéiforme dont fait parti le blond Japonais.
Autrans – Marseille & Venise
Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise putain c’est incroyable ce truc Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise ouai, ça me fait penser à quelques chose d’ailleurs Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise ouai c’est des mecs de Fauve je crois Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise c’etait bien Fauve ? Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise non Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise ouai j’ai cru comprnedre. Mais là j’ai envie d’ecouter ce truc en courant très vite, de l’alcool à ras la gueule Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise le truc là, c’est que le mec chante presque comme Maitre Gims, surtout quand il dit “sous le soleil levant” et ça fait que le morceau défonce encore plus Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise le clip est super beau en plus Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise si si Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise donc en fait Fauve qui décide de mélanger Maitre Gims et de la musique de drogué c’est une excellente idée Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise t’as tout compris Marseille Marseille Marseille Marseille Venise Venise Venise Venise.
Aleksi Perala – Gblft1740066
Aleksi Perala est un des artistes IDM qui me fascine le plus, et je considère les rares albums que je possède de lui comme des galettes remarquables (Mental Union en tête). Mais depuis le deuxième opus de sa fresque The Colundi Sequence, j’ai très légèrement l’impression qu’il me faudrait une année sabbatique pour simplement percer le bordel, entre ses dizaines d’heures de musique, sa mythologie et ses titres abscons, hormis quelques morceaux magnifiques glanés au hasard sur le web.
Alors quand le Finlandais revient avec un album qui va droit au but, débarrassé de tout concept biblique, tous synthés dehors, je ne peux plus faire l’autruche. Et ce Paradox est putain d’album comme je les aimes, bourré de claviers rephlexiens et rythmes en mode fan-service Watmm. Avec un album aussi homogène, difficile d’extraire un vainqueur, mais Gblft1740066, avec sa douce progression, ses claviers cristallins et mélodie fragile est celui que je lance toujours en premier.
En attendant, si quelqu’un est assez fou pour me nommer les dix meilleurs morceaux de The Colundi Sequence, qu’il n’hésite pas à me balancer un DM, comme disent les jeunes.
Abstrackt Keal Agram – Firezone
Quelle farce. J’arrête décrire des chroniques pendant un bail et voilà qu’Abstract Keal Agram revient de nul part. Il y a quelques années, un nouvel opus d’AKA aurait été mon rêve, ma chronique la plus importante : tu aurais pu anticiper 8 pages d’excitation pure, à faire passer une fan des Little Mix pour un moine Chartreux. Ca me semblait encore plus improbable que le retour de Portishead (quand Third avait été annoncé). Tellement fou, qu’en voyant qu’un disque intitulé Abstrackt Keal Agram était sorti en 2017, j’ai cru a une blague, ou qu’un connard de musicien avait pris le même blaze sans faire gaffe. Qu’un “petit” groupe breton que tout le monde a oublié sorte un nouveau disque 13 ans après ( ?!!?), ca me semblait inimaginable.
Si tu lis ces pages depuis longtemps, tu sais déjà que AKA (Tepr inclus) est l’un des groupe qui m’a le plus traumatisé dans ma jeunesse. J’ai déjà expliqué cela maintes et maintes fois. Tout ça sentait le piège à plein nez. Mais quand tu lances Firezone, tu te prends une mandale absolue. AKA n’a pas changé : toujours ces rythmes dantesques, ces mélodies incroyables, ces chants désabusés, ce coté hymne de stade cafardeux-romantique avec synthés qui hurlent comme des aliénés. Et surtout cette étape paisible et cristalline, avant la dernière cavalcade monstrueuse où AKA te balance tout dans la tronche.
J’ai eu les larmes aux yeux en écoutant ce morceau. Pas parce que qu’il est foncièrement génial. Mais parce que pendant le temps d’une chanson, j’ai été renvoyé 10-15 ans en arrière, dans mes années lycées/universitaires, où je passais mon temps à boire des bières avec mes potes en écoutant Cluster Ville ou Bad Thriller. Brutalement, ces potes me manquent, ces années me manquent, et cette musique me manquait aussi. Merci les gars. Maintenant Tepr, si tu pouvais aussi sortir un nouvel album solo 12 ans après, cela serait parfait.
Arm – Ta Main
Parce que ce morceau est sublime. Parce que Ta main est peut être la plus belle chanson qu’ Arm (ou Psykick Lyrikah) ait balancé. Parce que chaque mot est doux, choisi à la perfection, débordant d’amour. Parce que tu peux comprendre le texte comme bon te semble, et que chacun en ferra sa propre interprétation. Parce que les paroles me filent la chair de poule, et me rappellent mon père, ce que j’aurai aimé lui dire. Parce que le refrain est incroyable, entre chant robotique, violons cachés et pulsation pas plus rapide qu’un cœur en fin de vie. Et parce qu’après mille écoutes, il me donne toujours autant envie de chialer. Parce que ces hi-hats trap irréguliers me filent la frousse. Parce que Arm s’en bat les couilles si tu n’aimes pas l’autotune, d’autant plus que ce morceau contient la plus belle utilisation de filtres sur voix depuis Impossible Soul de Sufjan Stevens (le moment vers 9min45) ou que le morceau Arsaniq de… Arm. Parce que le reste du disque est du même acabit. Parce que Arm reste un mec important, depuis presque 15 ans maintenant. Parce que ce morceau est sublime.
This entry was posted on Sunday, February 25th, 2018 at 10:48 pm and is filed under Chroniques. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
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