La vie la nuit
Sebastien Schuller est surement l’un des mecs les plus discrets de la pop electro en France. Le bonhomme aurait pu avoir une carrière à la Emilie Simon (en terme d’exposition), surtout à la sortie de son premier album il y a maintenant plus de dix ans. Happiness reste un petit chef d’œuvre d’émotion, un disque comme l’on en croisait rarement à l’époque dans les bacs français, entre ritournelles tire larmes épiques (Tears Coming Home, sublime), fresques instrumentales à crever (Edward’s Hand, ou Wolf, qui me flingue encore l’échine même après dix ans d’écoutes intensives et quelques incursions très Radiohead (sur Donkey Boy, impossible de le nier). C’était l’un des disques les plus réussis de l’époque, et reste encore une référence absolue pour les amateurs d’electronica-pop. Puis plus rien, avant un deuxième album 5 ans après, qui bizarrement, commençait de façon très empruntée, avant de balancer une deuxième moitié de Lp phénoménale (The Border, Last Time, New York, Battle… !). Un disque en demi-teinte, mais qui ravissait quand même pas mal les esgourdes.
Et encore une fois, plus rien. A même en oublier l’existence du musicien, qui, paraît-il, s’était installer aux USA. Un ou deux morceaux perlent sur le net, mais on passe à coté faute de battage médiatique, et si Schuller était toujours présent dans les cœurs via ses précédents cd, on espérait même plus une nouvelle sortie. C’est dire l’étonnement d’entendre, 5 ans encore après son dernier LP, l’annonce de Heat Wave.
Et si la direction prise avec Heat Wave est légèrement différente de ce que l’on connaissait chez Schuller, le bonhomme n’a pas perdu la main pour nous sortir des morceaux instrumentaux lumineux, sublimes et fou. Silent est beaux, tout simplement. Mélodie de dingue, progression épique, ampleur à filer le vertige, on a à peine commencé l’album que l’on se prend dans la gueule une des plus belles tracks de 2014.
Mais Sebastien chante, et c’est là que l’on attend le monsieur au tournant. Habitué aux morceaux électroniques mais chauds, plein d’instruments et de rondeurs, Heat Wave étonne de prime abord. On sent que le bonhomme a été inspiré par les longs boulevards américains de Philadelphie, et s’il est bien trop facile de rattacher son nouveau disque à Drive, il est impossible de ne pas le citer, tout comme les Chromatics et autre pop vaporeuse de nuit. Boites à rythmes ralenties, synthés froids en slow motions, motifs qui se répète sous la lumièr blafarde des lampadaires, Night Life symbolise bien ce petit changement dans la musique du français. Toujours aussi émo, toujours aussi belle, avec ce chant qui flotte aux milieux des morceaux, hululant comme un fantôme. Mais aussi plus robotique, sans jamais être désincarnée (même si les premiers Cold War et Endless Summer ont du légèrement mal à faire vibrer les sensibles cordes).
La première claque, celle qui libère le disque, c’est Memory – Les Halles, qui commence sur un rythme bouffon, presque cliché, en mode groove de pacotille. Sauf que les claviers déboulent, le chant aussi, et l’on comprend le sens de tout ça, la beauté qui se superpose, et qui explose comme jamais lors des refrains. Putain, ces synthés qui s’envolent, c’est magnifique, la folie, sans parler du dernier tiers lunaire, où tout se déplie de façon ahurissante. Tu n’as pas envie de chialer à partir de 2min44 ? Cœur de salaud !
Et les mandales s’enchainent, avec un Black Light taré, qui aurait du se glisser dans la BO de NightCall, avec son refrain à frémir, et son coté new-wave ultra appuyé (et parfaitement exécuté). Encore une fois le morceau décolle dès sa moitié, et c’est à rendre dingo tout émo digne de ce nom. Et ces derniers perdront littéralement pied avec l’autre chef d’œuvre du disque, As We Sleep In a Japanese Garden, qui commence avec ses clochettes toutes guillerettes et sa voix trainante, renvoyant clairement à Happiness Lp. Tu sens poindre dès le début une mélodie tubesque, un truc qui va te casser la colonne vertébrale, mais le Schuller est un animal qui ne se laisse pas facilement attraper. Alors on navigue entre petites clochettes et voix cuttées, avant que le basculement s’opère, à partir de 3min. Et là mon bonhomme, c’est pas la petite cassure pépère. Non. C’est le moment de grâce, la musique touchée par les anges. C’est une mélodie qui explose et t’emporte avec elle. C’est des carillons qui chialent, des synthés qui démarrent en trombe. C’est même plus épique, c’est carrément une putain de charge héroïque. La conclusion la plus parfaite échouant dans tes oreilles, la cavalcade magnifique. Ramasse ton cerveau, il vient d’éclater, impossible de gérer un truc pareil.
Regrets renverra lui aussi aux tubes de la décennie précédente présents sur Happiness, mais avec ce groove funky en plus. C’est toujours autant en apesanteur, avec un Schuller insaisissable au micro, mais dieu, que c’est beau quand les refrains démarrent. Ca pourrait être un tube dantesque, une pop song à la Taylor Swift ravagée par les spectres, noyée sous 3 mètres de bétons, écrasée par une mélancolie magnifique. Imparable. En parlant de boites à rythmes et de ce coté « froid américain chromatics », on a le long Disillusion, qui rappellera un temps les instrues plus chaude croisée sur Evenfall. Ici, on tombe lentement dans un tourbillon de pianos et rythmes irréguliers, ça décontenance, mais ça passe crème.
La surprise est toujours meilleure quand on ne s’y attend pas une seconde. Un album de Schuller, on n’y pensait même pas. Il sort, en catimini total, avec une toute petite couverture médiatique, et l’on se demande si le mec, en 10ans, ne sentait pas un peu la poussière, ne sortant pas un disque complètement faisandé. Que nenni. Ce Heat Wave est sublime. Je dirais même qu’il est une des plus belles sorties de 2014. Un album bon de bout en bout, sans aucun raté (même si les pistes 2 & 3 draguent moins, elles restent plaisantes), mais surtout avec de sacrés moments sublimes. Sebastien Schuller avait l’habitude de nous flinguer la tronche, et a dans sa carrière un joli petit lot de morceaux mythiques. Mais là, il en rajoute une sacrée tripotée. Certaines tracks sont majestueuses, et il sera difficile de faire mieux qu’un Japanese Garden, un Les Halles, un Silent ou un Regrets l’année prochaine.
Le musicien revient en catimini et vient pourtant de rouler sur toute les sorties du genre cette année (désolé Seekae), et si certains lui reprocheront de s’accoquiner un peu trop à la new-wave, on répondra que le français ne s’inscrit pas du tout dans le mouvement post-drive :
Car au lieu de faire des larcins dans une ville morte à deux heures du mat’, Sebastien nous présente sa mégalopole d’une amorce de nuit, pleine de néons, jusqu’au début de matinée. Ce coté mélancolique et éthéré d’un lever de soleil, plein de brouillard, vers 5h30. Et dieu, que ce nouveau jour est beau.
Sebastien Schuller – Nightlife
Sebastien Schuller – As We Sleep In a Japanese Garden
10 morceaux – Self Released
Dat’
TWITTER (vient mater les matinées sur Twitter)
This entry was posted on Monday, December 22nd, 2014 at 3:28 am and is filed under Chroniques. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
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