> Rétrospective 2018
Hey, cela faisait un bail ! J’ai légèrement arrêté d’écrire, mais pas d’écouter de la musique. Et cette année 2018 a été tellement incroyable en terme de son, qu’il fallait que je me bouge le cul et accouche d’un article pour en parler.
Comme à la grande époque, ce top n’est pas foncièrement là pour présenter les disques révolutionnaires de 2018. Simplement ceux que j’ai le plus écouté, que cela soit en pleine nuit devant mon ordi, sous la lumière d’un réverbère, en soirée ou avant d’aller au boulot le matin. Les coups de cœur, les grosses baffes, que le disque soit considéré comme une sortie “importante” ou complètement inconnu au bataillon. Le plaisir de chanter un truc sous la douche, ou de chialer pendant un moment dur.
Encore une fois, plusieurs catégories dans cette rétrospective : Un top 12 albums sans distinction de genre, les Top Tracks 2018, les best EP, et une nouvelle catégorie : les meilleures cover/artwork d’album.
> Top albums 2018
– Low – Double Negative
Une claque énorme. Tel Kiku dans le livre des consignes automatiques, j’ai eu l’impression dans ce disque de trouver le son dont j’avais rêvé toute la ma vie. En lançant “Quorum”, premier morceau de Double Negative, avec ce grognement fou, cette simulation de tremblement de terre qui détruit tout, et ce synthé qui donne envie de chialer, j’ai su que ce disque allait me tuer sur place. Low m’a choqué, hanté toute la deuxième moitié de 2018, pour un groupe que j’avais quasiment oublié depuis leur LP “C’mon” il y a presque dix ans. La recette de Low n’a pas foncièrement changé depuis deux décennies, et pourtant ce nouvel album n’a pas d’équivalent dans leur discographie:
Ici encore, les voix toujours aussi cristallines, les mélodies toujours aussi dépressives, mais il y a une force dans ce disque, un truc sale, cancéreux et mélancolique qui submerge tout.
Les deux premiers morceaux du disque (“Quorum”, “Dancing with blood”) m’ont littéralement cassé la colonne vertébrale, “Always Trying to Work It Out” est la plus belle chanson pop de 2019 (cette montée finale sidérante), “Disarray” renvoie à Drums & Guns en te flinguant la tronche et “Always Up” serra jouée aux enterrements. Tu es dubitatif et ne demande qu’à être convaincu ? ça tombe bien, Low a clippé les trois premiers morceaux du disque ici : clique!.
Double Negative de Low n’est pas seulement le meilleur disque de 2019, mais surement l’un des meilleurs de ces dix dernières années. Ahurissant.
– Lorn – Remnant
L’autre uppercut de 2019. Lorn a toujours eu une place au chaud dans mon cœur, auteur de morceaux absolument fous, mais sans pour autant sortir d’album parfait/définitif dans le passé. Beaucoup d’excellents disques, avec quelques diamants au milieux, mais pas de chef d’œuvre complet à la Totems Flare ou Duntisbourne Abbots. Et bien pour Remnant, Lorn prend le chemin inverse : pas de tube, pas de claque évidente, mais un album réussi de bout en bout. Ce LP est un organisme vivant, visqueux, en pleine mutation, grinçant, grognant dans tes oreilles. Un monolithe noir et romantique, aux mélodies magnifiques (“Memory Management”, “Out of the Frame”, “Drown Out Like a Ache”…).
En plus de l’émotion, le disque te balance une technique irréprochable, un son 4D vertigineux encore plus bandant que ta playlist “sexy korean asmr”.
On n’est clairement pas dans la gratification immédiate, ni dans les mandales évidentes du Lorn période Diamond ou Weigh Me Down. Sur ce nouveau LP, il faut prendre son temps, se laisser envelopper par les ténèbres et les impuretés du disque.
J’aurai adoré chronique Remnant sur six pages, à divaguer toute la nuit sur cette bête hors contrôle. Un LP cyberpunk parfait, qui reprend le taff là où Severant de Kuedo l’avait laissé, inventant la BO d’un film d’anticipation, dont le scenario se focaliserait sur un Deckard presque mort, défoncé à la drogue, marchant au radar dans les rues de Los Angeles avec une balle dans le ventre, complètement aveuglé par les néons.
– Kelman Duran – 13 Months
Vu que je n’écris plus des masses, tu dois être en manque de disques mélancoliques avec voix puputes pitchées à l’infini, pour marcher en ville à 3 heure du mat’, surtout depuis que Burial ne fait plus de grand format, et que Phon.O n’a pas sorti d’album depuis 6 ans. Et bien cela tombe bien, dans le genre, voila l’un des disques les plus impressionnants de ces dernières années. Et si nos potes du Uk Garage utilisaient principalement le r’n’b moite comme première ressource, Kelman Duran prend la tangente et noie son Reggeaton/Dancehall sous une masse de synthés beaux comme la nuit, poussant le vice d’étirer le tout sur parfois dix minutes de mélopées désenchantées et aériennes (parfois pas loin d’un Pinch ou d’un River Bones). Tu as l’impression d’être dans un club Latino underground la gueule remplie de rivotril, en mode slow motion drogué jusqu’à l’os, sanglotant toute la soirée sur tes amours perdus.
Les deux premiers morceaux (25 min à eux deux) sont parfait pour comprendre le disque, qui a en point d’orgue son introduction, longue fresque belle à pleurer, sorte de Untrue 2K19, celui d’une nouvelle génération bercée par Despacito, ringardisant les veilles complaintes embuées d’Aaliyah…
– JPEG Mafia – Veteran
Le hiphop, il avait vraiment envie de rencontrer JPEG « Peggy » Mafia. Alors il lui donne rendez-vous dans un café sympa, après pas mal d’échanges sur Tinder. Peggy boit un verre avec le hiphop, lui fait les yeux doux, lui tient la main, et paie l’addition. Il l’amène dans sa bagnole, met le son a fond, se marre en roulant à toute vitesse, les cheveux dans le vent. Le hiphop est content, il tomberait déjà presque amoureux de Peggy. Alors le hiphop pose la main sur la jambe de Peggy, un petit clin d’œil, le courant passe, les frissons dans la colonne vertébrale, c’est beau, c’est romantique. En plus, il a mis une petite culotte à fleur, le hiphop. Mais la voiture de Peggy prend une route de traverse, et sort de la ville pour aller vers un chemin de campagne. Le hiphop se demande se qu’il se passe, mais se dit qu’ils se dirigent tout deux vers un nid douillet, feu de cheminé, petits câlins, hihi, il a des papillons dans le ventre, le hiphop. La voiture s’arrête au bord d’une foret, Peggy demande au hiphop de sortir, de s’agenouiller dans l’herbe, et de fermer sa gueule. Le hiphop est tout surpris et se met à pleurer. Le visage tout rouge, plein de morve, il s’excuse d’avoir tant déconné ces dernières années, et dit qu’il regrette, qu’il ne recommencera plus.
Peggy n’en a rien à foutre. Il sort son AK47 et rafale le hiphop en pleine gueule. Le hiphop s’étouffe dans sa gerbe, hurle à la mort comme un cochon passant au hachoir. Sang qui gicle, bouts de cervelle partout, Peggy se met à hurler comme un damné et fini de tabasser le cadavre du hiphop à coups de talon, puis lui pisse dessus. Cette bouillie de dents, d’urine, de viscères, de sang plein de grumeaux, ben c’est Veteran, de JPEG Mafia. Et c’est incroyable.
– Ochre – Project Caelus
Sort la boite de mouchoir, tes yeux vont piquer et se mettre à couler environ 30 secondes après avoir entamé ce disque. Ochre, l’une des têtes phares de l’electronica early 2000, avait sorti deux-trois petits classiques, dont “A Midsummer Nice Dream” à ranger au coté de l’IDM émo de Plaid, Kettel ou Yimino. Fast forward, 15 ans après, l’anglais sait toujours comment t’arracher le cœur pour l’envoyer dériver dans l’espace. Mélodies folles, synthés qui virevoltent à n’en plus finir, Ochre te balance un album d’electronica mélancolique bigger than life (parfois trop), soundtrack pour le plus épique de tes RPG.
Pas de tube à chanter sous la douche, pas de ritournelle docile, on est ici beaucoup plus dans la d’un Woob ‘Have Landed’ ou d’un Tekkonkinkreet. Ce Project Caelus est l’album parfait à écouter lors d’une longue nuit sans sommeil, ou lors d’un trajet en train, coincé contre la fenêtre, à regarder le paysage défiler une larme à l’œil, pour te sentir encore plus émo que Chimene Badi. Et pile au milieu du disque, un chef d’œuvre absolu, un morceau qui va te planter une colonie de scolopendres dans le bide : le miracle Tugrul (clique, clique !), diamant funeste beau comme la mort, qui vaut à lui seul l’achat de ce disque démesuré.
– 13 Block – Triple S
Le rap français cette année ? Point de SCH, Damso, ou VALD sur mon selector. Le vrai disque, c’est ce Triple S de 13 Block, qui n’a fait rien comme les autres. En mode documentaire, 13 Block parle simple, sans fioriture, sans fanfaronnade ni fabulation, c’est sec et dur, ça ne te vent pas du rêve. Certains se peignent en trafiquant d’armes internationaux, mais chez nos Sevranais, ça vend des clopes, deale du textile et grille des feux rouges.
Et pourtant, ce qui rend ce disque indispensable, c’est qu’il est juste putain de beau. Les instrues sont quasiment toutes sublimes (thanks Ikaz Boy), en mode comptines électroniques fragiles lorgnant plus du coté de Plaid que de la trap US, avec mélodies cristallines, synthés mélancoliques et refrains pop viciés à chanter sous la douche (“Vide”, “Somme”, “Binks”, “Calibre”…). La majorité du rap fr couinerait en mode vocoder dépressif sur des prods pareils, mais 13 Block y va à fond et crache sa hargne, tabassant les tympans sans discontinuer. Les 5 premiers morceaux du disque constituent la première moitié d’album rap fr la plus solide/belle de 2018, et si le disque ne garde pas la même constance sur la suite, on reste clairement sur de la qualité premium. Triple S est un album bizarre, ultra sensible et pourtant vachement agressif, qui ne ressemble à rien actuellement. Tout en haut. Next step, une galette avec Metro Boomin ?
– Pusha T – Daytona
Allez, on va être honnête, Pusha T, sans l’aide de son frérot, n’a jamais vraiment balancé de classique. Oui, il a sorti des morceaux balaises (comme son quasi Autechre-ien Sweet Serenade), de bons LPs, mais pas de vrai classique. Pas de spoiler, tu le sais déjà car tout le monde en a parlé, ce Daytona est clairement le disque de rap US de l’année, et tout le monde a raison. Car il l’est. Tandis que monstre foule du rap US s’efforce de faire du vide et des polémiques, Pusha T s’est juste assis sur le trône les mains dans les poches, avec un sourire narquois, pour briser des carrières.
A mort les albums de 20 morceaux, à mort les disques avec trois millions de featurings, à mort les refrains sucrés pour booster les streaming. Daytona, c’est l’opposé de tout ça. Est-ce un EP ? Un mini-album ? Un vrai grand disque ? Aucune importance, cela tue de bout en bout, pas un morceau à jeter, avec des moments bravaches fous (If you know you know, meilleure intro 2018, ou l’héroïque The Games We Play) et des samples vocaux beaux à crever (Come Back Baby, vrai tube du disque, ou le lumineux Santeria). Un classique sans contestation possible, on en parlera encore dans 10 ans.
– Leon Vynehall – Nothing Is Still
Nothing Is Still remet au gout du jour un concept au combien désuet depuis que Spotify s’incruste dans les foyers: l’album avec un grand A, le disque à écouter de bout en bout, le tracklisting qui conte une histoire. Partant d’une soundtrack imaginaire contant l’arrivée de ses grands parents à New York, Leon Vynehall a façonné un discret album house/Jazz parfait pour tes nuits solos dénuées de sommeil. De premiers titres feutrés façon musique beatless ambiant/Jazz, le disque va doucement naviguer vers des territoires plus enlevés, parfois angoissants, toujours beaux, en s’autorisant son premier “vrai” rythme qu’à partir du morceau 6. Electro sombre sur Troubles, triphop étincelant sur Envelopes, house moite sur English Oak, l’album fini sur un lit de violons émo et mélodies tire-larmes qui nous laisse penser qu’émigrer aux USA était légèrement plus laidback avant l’êre Trump.
Impossible de faire du track by track pour parler de ce disque, qui, par l’utilisation parfaite du field recording et de sons concrets (synthés du début façon paquebots, pianos jazzy du speakeasy local, conversations de trottoirs et piaillements d’oiseaux sous soleil de Manhattan…), nous donne l’impression de poser nos valises à NYC, green card en poche. Il ne reste plus qu’à fermer les yeux, laisser son imagination courir, et surtout confortablement installer la fonction shuffle de ton phone sous la guillotine.
– Demdike Stare – Passion
J’aurai adoré faire une chronique géante de ce disque, racontant l’histoire un Londonien défoncé se baladant de clubs en clubs, de bars en boites, dansant comme un fou, entre deux bastons et trois pintes de bières. Car c’est bien ce que Passion de Demdike Stare est : un rouleau compresseur drogué écrasant toute la musique club UK actuelle. Chaque track est une ode dérouillée aux soirées apocalyptiques, un ovni déstructuré ravagé par la dope, donnant l’impression d’écouter une scène electro en pleine tentative de suicide.
Tu as du Grime tubesque qui s’autodétruit de façon dépressive (“Spitting Brass”), de la techno drum and basse sublime qui se nécrose sur plus de 7 minutes (“At It Again”, meilleur morceau), de l’IDM en mode asile psychiatrique (“Caps have Gone”), du UK Garage ravagé par la peste bubonique (“Know Where To Start”, “Cracked”), de la French house asthmatique (“You People are Fucked”) et même de l’ambiant cadavérique (“Dilation”). Parfait pour imaginer la soirée d’un Londonien au bout du rouleau après une nuit en enfer, en redescente de drogue, du sang plein la gueule. Les Demdike Stare se roulent dans la fange de Soho à 3 heure du mat, et chient de l’or.
Surement l’un des disques les plus intenses de l’année, parfait si te veux entendre une musique électronique 100% maso, croupion levé attendant la saillie, adorant se faire tabasser la margoulette à coup de pelle.
– Kekra – Land
Kekra est seul dans sa vallée, à balancer des ogives nucléaires sans discontinuer depuis 3 ans, plongeant dans le grime ou le Uk garage, sur trois mixtapes quasi-parfaites. Mais que Kekra puisse balancer un album concis, tubesque, plus lumineux, sans un instant ouvrir sa recette ou polisser sa recette, ce n’était pas forcément gagné. On sait comme un passage entre mixtapes et premier album peut être risqué, et beaucoup d’artistes adore vendre leur miche à l’orée d’un premier disque, vu que Jacques du marketing ne veut pas gaspiller les deniers du label sur un truc trop bizarre.
Mais Kekra se gausse des guidelines, et foule le rap comme un paillasson, distribuant des doigts depuis Tokyo d’un air goguenard.
Sur Land, adieu le 2-step anglais (dommage) et bonjour les instrues stellaires, belles à pleurer (“Batman”, aberrant, j’ai failli m’immoler de bonheur en écoutant cette gemme la première fois) et violentes mornifles dans tes tympans (“Wing Chun, Dix Balles, Viceland, Normal, Sega”, on peut avoir ça dans les clubs svp ?). Pas la peine de classer le gars, il se promène en sifflotant, les mains dans les poches, au large de ses concurrents. Pas au dessus, ni devant, juste très très loin, seul dans sa salle du temps, à bâtir des cathédrales vocodées avec haine/amour, casquette phire wire vissée sur la tête.
– Blawan – Wet Will Dry
Enfin ! Le terroriste Blawan, qui m’obsède depuis presque dix ans a décidé de sortir son premier ( !!) album. Je n’y ai pas cru au départ, en voyant la news. Au diable les mélodies, à mort la mélancolie, tout ce que je voulais avec un album de l’anglais, c’est de me faire tabasser la tronche à coup de Techno ultra brutale. Poser ma tempe sur le goudron, pour que Blawan déboule avec un marteau piqueur, le plante dans mon oreille et transforme ma caboche en bouillie sanguinolente.
Et pour le coup, je n’ai pas été déçu ! Ce disque ferrait passer Turning Dragon pour de la musique de mioches, hystérique techno avec claviers ultra sourds, beats à faire trembler les murs et voix glaçantes façon sacrifice rituel. L’enchainement “Tasser”, “Vented” et “North” au milieu du disque est absurde, te sortant la techno la plus sale de l’année, bande son pour orgies bareback dans club mal famé de Silent Hill.
Wet Will Always Dry te donne l’impression d’être attaché derrière une voiture pendant une heure, trainé sur l’asphalte comme un vieux bout de bidoche, avec pour seul espoir les blafardes lumières d’un interminable tunnel d’autoroute. Et le pire, c’est que cela t’excite, déviant que tu es.
– Groundislava – Groundislava II
Personne ne va caler ce petit disque dans son top de l’année, et cela est bien dommage. Groundislava tente de faire passer ce “II” pour un album perdu, une suite batarde de son premier disque faite au même moment, et ressortie en 2018, mais tout sonne trop actuel pour croire au subterfuge. Groundislava revient enfin à ses premiers amours chiptune émo: de petites vignettes sans prétention qui tapent droit au cœur, break up songs d’une Gameboy dépressive chouinant ses dernières notes avant de bouffer sa boite de Xanax. C’est tout mignon, tout beau, et cela fait tellement de bien après un Low ou un Blawan.
Mais ce II est bien plus que cela, c’est aussi un petit bijoux d’electronica guillerette, pendant optimiste (et imparfait) d’un Severant de Kuedo qui aurait troqué le no-future cyberpunk pour une douce mélancolie 8bit, ciblant directement notre âme d’enfant. En point d’orgue le morceau “Sleep Cycles”, petit bijou du LP, magnifique morceau chiptune-trap-aerien.
Groundislava vient de sortir son meilleur disque, en catimini sur bandcamp, ravivant cette flame chiptune émo qui s’était éteinte dans mon palpitant. Cela fait drolement de bien.
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> Best EP 2018 :
Jacques Greene – Fever Focus EP : Toujours plus haut, après un album en 2017 sublime (quel malheur de ne pas l’avoir chroniqué), Jacques Greene balance 6 morceaux plus electronica que d’habitude. Morceaux deux fois plus longs qu’avant, et le tout est toujours aussi beau. On veut un nouvel album. Vite.
slowthai – RUNT EP : Pas besoin de chercher plus loin, le nouvel empereur du hiphop Anglais, c’est slowthai. Habité sur chaque morceau, psychopathe dans chaque clip, ce mec est l’artiste le plus traumatisant venant des UK depuis le Brexit. (le morceau TN Biscuits est absent de l’EP, c’est dommage, achète le en plus, c’est juste le meilleur morceau hiphop de 2018). On veut un premier album, vite. MAN OF THE YEAR 2018
Blaise Moore – Temporary Her EP : Deuxième EP pour Blaise, deuxième taloche. Toujours ultra-sexuel, avec une voix encore plus aguichante qu’un red light district, Temporary Her crache un r’n’b mutant, avec des productions qui roulent sur tout le game actuel sans que personne ne s’en rende compte (Feel It All Every Time, Grips, Godless, on en parle ?). Hey, Bradley Cooper, ce n’est pas Stefani Germanotta qu’il fallait engager pour ton film là, grossière erreur.
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> BEST COVERS/ARTWORKS 2018, achetés juste à cause de la pochette, et parce que l’on oublie qu’un album est parfois cool aussi grâce à sa cover
Ces albums sont très bons. Mais je voulais isoler ces covers, car j’ai acheté ces albums en me basant seulement sur la pochette. Et parce que la photo, c’est beau.
Eartheater – Irisiri, photography by Elise Gallant – Photography (pochette de l’année, incroyable)
Playboi Carti – Die Lit, photography by Nick Walker
Amnesia Scanner – Another Life, photography by Satoshi Fujiwara
Westside Gunn – Supreme Blientele, photography by Elias Zamudio
Puce Mary – The Drought, photography by Torbjørn Rødland
Saba – Care For Me, photography by Zoe Rain
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> La découverte en retard de 2018, le diamant absolu
DJ Metatron – This Is Not: Celle là, je la dois à quelqu’un de special. Dans un club de Shibuya cet été, un verre à la main, quelqu’un m’interpelle via quiproquo chroniques automatiques / Instagram, et s’ensuit la discussion la plus interessante de mon année, à base de Chris Clark, Techno et Damasio. Cette personne, que nous appellerons G, me donne un conseil d’écoute, un mix d’un certain Dj Metatron, inconnu au bataillon. Après quelques bières, ça sentait le piège. Bah putain, ce This Is Not est l’un des plus beau mix techno que j’ai pu écouter dans ma courte vie de merde. Sorti en 2015, le mix te balance neuf/dix morceaux beaux à pleurer, une mixture émo affolante, avec en point d’orgue cette transition absolument incroyable entre la 21eme et 23eme minutes, longue passage cristallin entre deux morceaux angéliques (l’intro trance slow motion vers la 38min n’est pas en reste). La notion du temps est annihilée, tu as dans les oreilles une musique bourrée de mélodies à se damner, c’est triste, lumineux, ultra nostalgique. Et je vois que je ne suis pas le seul à être choqué, il suffit d’aller sur discogs pour voir que tout le monde est en PLS devant ce disque. G, mec, ta recommandation, je vais la garder en tête pendant des lustres, j’en parlerai sur mon lit de mort. On se revoit quand tu veux, si je découvre des diamants pareils à chaque fois.
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> La tristesse:
Je n’ai jamais fait de messages RIP ou twitt larmoyants, car je trouve bizarre, et je ne sais comment faire. Des gens qui disparaissent trop tôt, on voit ça dans les news trop régulièrement. Cela nous touche, plus ou moins, on se dit que le mec avait l’air sympa, on réécoute sa musique pendant quelques jours, puis le flow des news reprend malheureusement son cours.
Puis il y a les vrais baffes, celles qui crèvent le cœur, quand un musicien a façonné notre oreille musicale, changé notre perception de la musique, avec des disques que l’on a écouté pendant quasiment 20 ans sans discontinuer. Ou des lives traumatisants, à Paris, Lyon ou Tokyo.
Alias et Fred Hanak (dDamage) font parti de ceux là pour moi. Et ça fout les boules, vraiment. La chose dont ils peuvent être sur, où qu’ils soient, c’est que l’on les écoutera, pendant 20 ans encore.
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> Les autres morceaux de 2018
– Triplego – Medellin
– Jon Hopkins – Emerald Rush (l’une des deux tueries d’un album bien décevant)
– slowthai – T N Biscuits (je t’ai pas menti plus haut)
– Skee Mask – Soundboy Ext. (une des plus belle track electronica de l’année)
– Lil Peep & Clams Casino – 4 Gold Chains (tout en haut)
– Asap Rocky & FKA Twigs – Fukk Sleep (parce que FKA, évidemment)
– Oneohtrix Point Never – Black Snow (je l’ai chanté sous ma douche toute l’année)
– Sophie – Not Okay
– Gorillaz – Tranz
– Shakewell – Leglock (discretement la meilleure prod cette année)
– Spark Master Tape – BLVKKBRD (un nouvel album, vite)
– Aphex Twin – T69 collapse Durichroma remix
– Rich The Kid – Plug Walk
– ATK – Jour et Nuit (quel retour, le bonheur)
– RP Boo – At War
– Robyn – Ever Again (the bay, again)
– Lone – Blue Moon Tree
– Nacho Picasso & Riff Raff – Want It All
– Janelle Monae – I Like That (I like that too)
– Autechre – Four of seven
– Autechre – carefree counter dronal
– Shay – Jolie
– Gucci Mane – Father’s Day
– Josman – Sourcis Froncés
– Mr Mitch – Closure (techno + voix pitchées, que rêver de mieux?)
Dat’
INSTAGRAM (je suis à la page pour une fois, même si je n’ai pas encore de tik tok)
Brrrr brrrrr, j’essaie de revenir dans pas trop longtemps
This entry was posted on Monday, January 14th, 2019 at 1:30 am and is filed under Chroniques. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
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Wouaaayyyyy
Merci pour ce post, toi qui m’a tant orienté sur des noms, des albums,… qui se sont révélé être de superbes perles. Ca fait plaisir de te revoir posté, j’espère en voir d’autres en 2019 🙂
Vinzzh = avec plaisir!
Need des CUM ON MY SELECTOR régulièrement !!!
Putain, en me relisant, je vois vraiment des sales fautes dans mon post 🙂
Un très moche “posté” au lieu de “poster”, entre autres 😀
Salut Dat’,
Ravi de pouvoir profiter de ta sélection annuelle, c’était presque inespéré!
Vu que tu as légitimement été conquis par ce mix de DJ Metatron, je te conseille l’album “Nothing 2 Loose” qu’il a sorti sous son pseudonyme DJ Healer.
Vinzzhh = Je te pardonne! Je n’ecris plus en francais depuis 4 ans (et encore moins sur des pages entières) donc je n’avais pas fais gaffe. Je vais repasser sur mon article pour enlever les infamies aussi tiens!
Jafs = Yes, justement j’ai écouté le Nothing 2 Loose après ça! J’ai adoré, j’ai hésité à le mettre dans le top, mais This Is Not a été un plus gros choc, et mettre les deux aurait fait légèrement doublon.
Anecdote d’ailleurs, j’avais écouté son Mothercave à l’époque, sans savoir que DJ Metatron etait le meme artiste.
Putain ! Truc de ouf’ et complètement inespéré : bien mieux que tout ces top album/eps, etc. Cette livraison est un cadeau de noël en retard mais perso, je te pardonne mille fois. Un ou 2 posts comme ça par an, de cette qualité, ça me va. Parce qu’il y a de quoi boire et digérer.
A part Metatron/ dj healer et l’écurie giegling que j’ai découvert il y a un peu plus d’un an , et grâce à qui je me suis pris une belle targnolle dont je me souviens encore (à travers ce même mix, que j’ai écouté jusqu’à la moelle), j’étais passé à côté de la plupart de ces albums…
Merci pour ces friandises !
Yo Tetsuo, j’aimerai bien faire ça plus de deux fois par an, on va voir. Surtout si l’année 2019 est aussi balaise en terme de musique que 2018.
Si tu as des conseils speciaux pour digger ce qu’il faut écouter en priorité chez Giegling, je suis preneur!
C’est pour des découvertes comme “Kelman Duran – 13 Months” que je reviens frénétiquement chaque semaine sur ton site dans l’espoir d’y voir un nouveau post.
Grosse sélection qui fait plaisir après les différents top 2018 qui se ressemblent tous …
Merci !
Hello ! Très content de voir un post sur ce blog, un plaisir de te retrouver.
Un petit mot sur Dj Metatron, c’est un alias de Traumprinz qui est lui même un alias de Prince of Danemark. Le mix que tu as posté est sûrement celui qui me va droit au cœur mais on trouve pas mal de ses sets en ligne sous ses différents pseudos.
Et pour suivre l’actu du monsieur et parfois de son label cette page est assez pratique :
https://m.facebook.com/groups/197208710625506?group_view_referrer=profile_browser
À bientôt
Chavrou : Content de savoir que tu as aimé le Kelman Duran!
H2 : Sisi merci pour la page facebook mais cela n’a pas l’air de marcher (page inexistante)!
comme tout le monde ravi de te relire;
merci les bons vieux flux RSS!
comme dit tetsuo, un seul article par an c’est déjà top,
surtout que çà permet de filtrer les claques à chaud qui finalement ne reviennent pas sur la platine; pour ne laisser que les albums qui ont vraiment compté…
Salut Dat’, ça fait tellement plaisir de revoir tes posts ; MERCI.
Putain comment j’ai pu passer à côté de slowthai… c’est dingue.
Ça fait pas mal de temps que je fais une playlist de cloudrap (surtout fr) que j’écoute quand je suis seul et saoul et que j’ai envie de bader ou triper (en fonction de l’humeur), tu dois connaître la plupart mais peut être que tu peux trouver un ou deux trucs sympas :
https://www.youtube.com/playlist?list=PLjhzZOqu7N_XUUk2aWdmHEe_RWhMCcr4Z
Par exemple les morceaux avec $ali jorrdee ou retro x…… pff…
Vraiment pas mon habitude de laisser des putain de coms, mais je sais bien que ça fait plaiz alors voilà juste pour toi…
Merci pour toutes ces découvertes depuis quelques années. Même si je suis loin de trouver mon compte dans tout ce dont tu causes, je l’ai eu méchamment trouvé grâce à tes lignes et rien que pour ça, merci.
Pis bordel, t’écris vraiment bien. D’une manière rare surtout : continue s’il te plaît à alimenter ce blog bidule machin site, ne serait-ce que pour te lire. Merci encore!
Yo = Je vais essayer de faire un peu plus que ça, mais bon, on va voir.
Flux RSS, un mot dont j’avais oublié l’existence!
Sunricq = Ouai Slowthai est incroyable, et son morceau TN Biscuit est fou, j’ai du l’ecouter 100 fois.
Bien la playlist yotuube je sauve ça! On sent ton amour pour Jorrdee ou Triplego ahah. Je ne connaissais pas du tout Retro X, je vais digger ça un peu plus via ta playlist.
Piotr = Ca fait effectivement plaiz!
Grand oublié de 2018 (parmi tous ceux que j’oublie): Appleblim
“Life in a Laser” est un disque spatial et mutant absolument fantastique.
Mon album de l’année, c’est celui-là 🙂
Jafs = Ok, je te fais confiance, j’achete à l’aveugle, et j’écoute direct.
Quelles sont tes impressions?
Dat,
l’album de Dj Healer (aka metatron) Nohin’ to loose (pour le coup, pas sorti sur Giegling mais sur un autolabel à la référence unique) est une tuerie !
un des albums que j’ai le plus usé en 2018 (et certainement 2019).
sur Giegling, l’album de Vril, Anima Mundi est au dessus de la mélée…
Pour info, il y a un nouveau pressage des albums sortis sous DJ Healer et Prime Minister of Doom.
Ca se passe par là: https://allpossibleworlds.de
Jaf= Cela demande plus d’écoute mais jai vraiment aimé. Ca m’a fait pensé a un Reso Temjin en plus fou
Tetsuo = Oui j’ai vraiment bien aimé le nothing 2 Loose, mais cela ne m’a pas claqué la gueule comme This Is Not.
Je check
J’ai du Vril, je ne savais pas qu’il était sur Giegling.
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