I’m optimistic, on overload !
Whoa, l’autre hey, il écrit un article sur le nouveau Radiohead un mois après sa sortie, trop la loose, en plus il est tout pourri ce disque, il fait 35 minutes, ça faisait un bail que les mecs étaient en trip autiste, mais au moins, avant ils te donnaient au moins l’occasion de bien te faire chier sur une heure, alors qu’avec ce nouvel album, même pas le temps d’aller chercher du pain que le disque est fini. Comment t’es trop à la ramasse en fait, déjà qu’il y a un article toutes les deux semaines sur ton site, si en plus tu perds ton temps à écrire sur des arnaques pareilles, c’est pas demain la veille que tu tafferas chez Pitchfork fils de pute. Non mais attends il y a des trucs bien sur cette galett… ta gueule je l’ai écouté vite fais, c’est une arnaque, une grosse bouse, c’est la miss universe de l’ennui, heureusement qu’ils filent un journal gratos pour se torcher le cul, ça nous éviter d’attenter un procès pour inutilité. Sinon Radiohead a changé ma vie, ce nouveau disque est un diamant, c’est un chef d’œuvre, c’est le rayon de soleil traversant les nuages grisâtre de mon âme, ils viennent à nouveau de révolutionner la planète avec The King Of Limbs, je suis sur que si tout le monde se laissait pénétrer par Thom Yorke, il n’y aurait que paix. Ce disque me fait penser à du bris voluptueux sur du pain chaud.
Tout le monde a un petit cousin detestable. Le mec qui avait les faveurs de la belle mère, de la famille, des potes, qui avait 10 francs pour s’acheter des bonbons alors que toi tu devais découper les croquettes du chien de l’autre conne pour nourrir ton propre chat. Un chat qui mange des trucs pour clébard, ou de la salade que tu avais sauvé en fin de diner, ce n’est normal. Ce petit cousin, il se tient devant toi, les doigts touchant nonchalamment les gonds de cette dernière. Parfaitement placés, ces moignons. L’envie de fermer la porte, pour broyer une phalange, ça nous démange. Parce que l’on est convaincu qu’on va détester ce mec, qu’il faut le punir d’être là. Ongle retourné, sang qui perle, c’est moche. Etouffé dans sa morve, à gueuler comme un goret, on observe le type. Finalement, ce petit cousin n’a pas l’air si méchant, il est même plutôt cool. On se marrait bien, à jouer sur les bornes Windjammers ou Dragons Lair, en claquant le reste de sa monnaie allouée aux sucreries pour des parties en multi-joueurs.
Radiohead est un groupe composé de Phil Selway, les Greenwood, Yorke et bien d’autres. Rendus célèbres par Creep, Ils ont sorti tout pleins d’autres disques, comme Ok Computer, Kid A, Hail Thieft Auto ou Mononucleosis, tous vraiment bien. Thom Yorke est très impliqué dans les débats écologiques, car la terre c’est beau, et d’ailleurs j’aimerai bien qu’il écrive une chanson pleine d’émotion sur Fukushima. Après être tombé sur un Minitel, Greenwood et Yorke, subjugués par tant de beauté, ont commencé à triturer des calculatrices pour faire de la musique électronique, accouchant d’un genre qui révolutionna la musique à tout jamais.
Choisissons notre intro. Seule question devant être posée sur l’entame d’un texte de Radiohead : un chat qui mange de la salade, est-ce légitime ?
Attention, exclusivité mondiale chroniques automatiques : attendre la sortie physique de King Of Limbs pour en parler, c’est pouvoir faire quelques lignes sur le packaging. Mais j’ai acheté la version basique, donc rien de spécial en fait. Personnellement, je trouve l’artwork mortel, vraiment. Ne me demandez pas pourquoi, mais j’adore la bouille de ces ectoplasmes. A l’intérieur, des dessins d’arbres en noir et blanc, seulement. Précision importante, la version Japonaise est en 5.1 Blu-ray-je-ne-sais-quoi. Mais vu que je n’ai pas le matos pour tester tout ça, cela ne sert pas à grand chose.
On ne va pas la faire à l’envers, ni parler pendant 15 ans du choix de vente choisi par Radiohead, surprenant son monde encore une fois (Ces annonces une semaine avant les sorties, comme Burial récemment, j’aime beaucoup cela dit) : Le disque est beau. C’est un disque à détails. Qui fourmille, étincelle avec ses 50 couches sonores. Un disque avec des morceaux qui commencent souvent d’une façon anodine, pour basculer, et arracher la gueule. La science de la rupture. Celle qui change tout.
Bloom, c’est surtout une mélodie cristalline qui hypnotise. On peut parler de tout, des claviers limpides, des percussions nécrosées du titre, des cuivres mortuaires. Mais non, ce morceau, c’est la voix de Yorke qui se mêle au bleeps bizarres sur tout le morceau. Cette voix plaintive (ce n’est pas un reproche) qui s’envole à n’en plus finir. Its what keeps me alive qu’il dit. En parlant de détails, c’est les échos des trente dernières secondes, couplé à ce rythme qui change soudainement, pulsation presque Uk, qui émiette les dernières réticences. Ou les parasites radio intervenant ici et là, pour salir le tout.
Morning Mr Magpie, c’est clairement du Radiohead dans la norme. Pas foncièrement échevelé d’ailleurs. Juste riche à en crever. Je parlais de rupture, c’est important, car le titre, sous ce mille-feuille électronique, n’est pas forcément dingue. Il est cool. A la 2eme minute, tout s’effondre, pour un break lunaire, entre hululements et claviers fantomatiques, à te friser la gueule. Puis le morceau reprend sa marche badine, avec un rythme un peu plus chaotique. Pas de changement majeur, mais le break du milieu explose le morceau. Même constat pour Little by Little, encore plus Radioesque. La chanson est cool, pas de soucis. 2min20, encore une fois, le tout s’affaisse, Yorke balance un “Obligations / Complications” de folie, le morceau crève avant de repartir dans sa litanie faite de guitares mode reverse et claquements bizarres.
Feral, excellent titre, et pourtant gros gâchis. Gros gâchis parce que le morceau est parfaitement mené, perché et expérimental. Il grésille de partout, ants war dans les rythmes, et encore une fois, rupture, 1min30, dix secondes de rythme Uk, et une bassline absolument monstrueuse qui va débouler, et ramoner le morceau de part en part. Ca devient génial, jouissif, le break revient, on attend l’explosion et… que dalle, c’est fini. Fallait l’étirer sur 3 ou 4 minutes de plus les mecs.
Lotus Flower, tout le monde connait, le clip ayant été encore plus détourné qu’une vidéo de Kesha (la version meurtre de Bieber a provoqué une crise d’hystérie devant mon pc) Parlons donc de détails : Tout le morceau est superbe, beau à en crever, parfaitement mené. Mais c’est dans ses chutes brutales, et pourtant discrètes, que le tout nous flingue. Le passage à partir de la deuxième minute, entre synthé dépressif et chant parfaitement balancé est dingue, colonne broyée facile. Le tout dure à peine plus de 40 secondes. Deuxième salve, encore plus triste, placée sur 3min30, en plus enrichie d’une mélodie cristalline. Affolant.
Et là, le disque bascule sur quelque chose de plus dénué, plus fragile, plus acoustique aussi. Codex, c’est beau, c’est lit de piano, cordes des abimes et travail de folie sur les textures. Give Up The Ghost, c’est le morceau qui fera fuir les détracteurs de Radiohead, Yorke se lamentant sur sa Loop Station en parlant de câlins, alors que des petits oiseaux se font entendre de temps à autre. Yorke, il n’arrête pas de pleurer. Yorke, il aime faire le petit chat au micro, il miaule, il minaude, il caresse sa guitare comme un gros matou fainéant taquine sa pelote de laine. C’est chiant. Ouai, mais comme souvent, c’est beau. C’est drôlement beau même.
Mais c’est clairement Separator qui remporte haut la main le titre du “morceau beau dans l’album beau”. Pourtant il commence mal, le bougre. C’est rêche, minimaliste, un peu crade, façon démo dans ta cuisine. Ce n’est pas très excitant, on s’emmerderait presque, pendant (quand même) deux bonnes minutes. Et vlan, baffe du disque, cette guitare, sublime, fragile, qui déboule exactement à 2min32. Cette brindille qui chiale sa mélodie, alors que le beat ressemble à des samples d’usine de fruity loops. Et voilà que le titre bascule, le disque aussi. Il y a des chœurs angéliques, une mélodie qui vole le cœur, des voix qui se dédoublent, une guitare qui s’engouffre dans les échos. Incroyable ce morceau, évidemment le meilleur de ce The King Of Limbs. En plus Yorke il dit “Wake me up / Wake me uuuuuup” à la fin du disque, comme si en fait cet album c’était un rêve, une chimère, une métaphore completem… non je déconne. Deuxième moitié de morceau qui vaut tous les autres. Et dieu sait que les 7 autres sont foutrement bien branlés.
Caractéristique étonnante de cet album, et choix qui a valu peut être, inconsciemment, pas mal de mauvaises critiques à The King Of Limbs, taxé de linéaire, fade, ankylosé : l’absence TOTALE de rythmes lourds, de beats sourds. Tous les rythmes sont secs, très écrasés, ramassés les uns aux autres. Il n’y a que Lotus Flower, pour balancer un métronome plus appuyé, restant loin d’une compil’ Thunderdome. Ce choix de production est étrange, et renforce clairement le coté trop uniforme de l’ensemble. Que deviendrait Morning Mr Magpie avec un gros beat sourd et puissant sur le break de la 2minute ? un truc absolument dingue. Yorke semble avoir été bien traumatisé par son passage chez Flying Lotus. Avec cette absence de rythmes sourds et digitaux, ce King Of Limbs s’écartent franchement du solo de Yorke, pourtant constamment pris en référence.
Sinon, le déferlement de haine entre les adorateurs de ce nouveau disque, et ceux qui conchient Radiohead m’étonnera toujours. L’affrontement semble fédérateur. J’écoute ce King Of Limbs, en long, en large et en travers, et impossible de comprendre pourquoi les avis ne se situent que dans la sacralisation ou l’acharnement total. Le tout sublimé par les pratiques de ventes et revirements de Radiohead, qui semblent occuper toutes les discussions. Alors que la finalité, dans tout les cas, est la même : Avoir un disque dans les oreilles, peu importe le moyen. Ce que tout groupe fait depuis la nuit des temps.
Ce King Of Limbs, je le trouve un peu incomplet, mais drôlement beau. Parce qu’il fourmille de détails, parce que la majorité des morceaux basculent parfaitement, parce qu’il offre une mixture assez fascinante, quand on accepte de s’y perdre. Du bon boulot, mine de rien.
8 Titres – XL / Hostess
Dat’
This entry was posted on Thursday, April 14th, 2011 at 4:18 pm and is filed under Chroniques. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
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un bien bel album ma foi.
N’étant pas pas un fan absolu de Radiohead (je veux dire par là que je les aime, mais pas de façon immodérée et fanatique), je trouve également cet album très beau. Et au delà de tout débat sur le groupe et le battage médiatique qui les entoure, j’ai toujours trouvé que la grande qualité de Radiohead c’est bel et bien cela, faire des beaux morceaux avec une identité fort reconnaissable.
Je salue donc une fois de plus une chronique qui s’attarde sur la musique, parce que c’est ça qui compte.
Dat’ président ! Excellente chronique. Ca fait un moment maintenant que je me désole de l’accueil injuste reçu par ce disque. Et tu expliques tout ce que j’ai ressenti sans vraiment trouver les mots: c’est beau, c’est riche, c’est un peu frustrant parfois et ça ne ressemble pas à Thom Yorke (le prochain mec qui me dit que c’est des faces B de The Eraser je l’étrangle ^^) Bref, merci !
Mes sentiments sur l’album étaient un peu flous, et cette chronique m’a rappelé pourquoi je l’avais apprécié 🙂
D’ailleurs je suis généralement pas fan du Track by Track, mais là c’est à la fois intéressant, personnel et bien écrit !
“Je salue donc une fois de plus une chronique qui s’attarde sur la musique, parce que c’est ça qui compte.”
Rien à faire, je suis passé complètement à côté de ce disque…
Ceci dit, j’avais détesté Heligoland il y a quelques mois dans le même genre. Il est devenu mon disque de chevet.
Va comprendre…
Ah au passage, 2 morceaux tout nouveaux tout beaux sont sortis, Supercollider / The Butcher et ils sont AWESOME. Enfin…j’aime beaucoup. Et ça me réconcilie pas mal avec le groupe. 😎
A toi de voir…! 😉
staphi ==> Yep pareil, j’aime énormement Radiohead, sans jamais avoir été réellement fan. Mais chaque sorti d’album m’intrigue avec ce groupe, m’obligeant à aller écouter ça au plus vite… Et j’ai vraiment du mal avec toutes ses violentes diatribes sur le pour/contre radiohead, on se croirait presque dans une bataille pro/anti nucleaire ahah…
Joris ==> Merci ! Effectivement, je trouve ça radicalement different du solo de Yorke, bizarre que cette comparaison soit revenue aussi souvent…
Zephir ==> Je pense que je suis toujours un peu dans le flou aussi, comme on disait c’est assez frustrant comme disque. Pour le Track by Track, c’est une mauvaise habitude ahah. Mais là je voulais vraiment parler details/musique, donc cette façon de fonctionner s’imposait. D’autant plus que l’album suit une continuité assez marqué.
Aeneman ==> ahah moi c’est le contraire, j’ai bien aimé Heligoland, pour ne plus jamais le réécouter quelques semaines après. Pas que je ne l’aime pas, j’ai juste presque “oublié” ce disque…
Pour les 2 morceaux du Record Store Day, pas encore écouté (je ne savais meme pas qu’ils etaient en écoute d’ailleurs) mais je vais aller voir ça avec curiosité !!
dat’
Tu as raison, superbe cette “Super Collider” !!
moi je l’ai trouvé vachement ennuyeux ce skeud de radiohead voire meme carrément chiant … j’ai limite eu l’impression d’écouter un disque d’ambient et j’ai du me retenir de pas piquer un somme pendant l’écoute .
Pourtant j’avais beaucoup aimé l’avant dernier et je me disais que celui ci serait dans la même veine pop-electro planante mais il faut croire que le groupe de thom yorke aime bien brouiller les pistes et surprendre ses auditeurs (on me dira que depuis ok computer c’est devenu une habitude mais bon ) . Sinon il faudra que je jettes une oreille sur les deux nouveaux titres du groupe si c’est dans la même veine que these are my twisted words je suis carrément preneur !
très bon blog sinon , il m’a permit de découvrir pas mal de trucs sympa keep good work !
Yop Yop ^^
Bon, eh bien moi la dedans, je l’ai toujours pas écouté ce cd. Je dois faire parti de ceux qui ont été saoulés par cette guéguerre entre les fanatiques et les ultra-destructeurs du groupe. Discussions à la con. Comme tu dis, on sort on disque pour la musique, peu importe la manière et la forme.
Bref, la zik en écoute est assez plaisante, très “plate” après cette première écoute. Par contre, ca ne m’étonne pas que, si comme tu le dis, il n’y aucune vraie rythmique dans l’album, ca en emmerde certains… Ah le changement, ca fait peur à beaucoup.
Tout ca pour dire que je voulais parler de la pochette en fait. Je crois que c’est la plus chelou que j’ai vu depuis longtemps. Si on met à part celle du prochain Gang gang dance.. Enfin bref, comme le Deerhunter, j’écouterais surement ce disque d’ici plusieurs mois. A bon entendeur… Ciao !
Pasadena is a busy place. It’s not as busy as some place in CA, but it can keep you moving. I lived in Hollywood and Pasadena beweetn 91-94. It was quite an experience! I hope you can find your balance You write, Apparently God has some has some deal with Radiohead. Lol! I personally think God has a deal with Pearl Jam! I like to think so anyway