Crutched
J’imagine que l’on a tous des disques, des grands classiques filés par nos parents, eux qui ne juraient que par un nom, un groupe, un style de musique, qu’ils écoutaient plus jeunes. A chaque écoute, nos géniteurs surinant des “c’était un génie”, “indispensable” et “finis ton passeport maths”, en tentant de nous inculquer une culture musicale, forcemment viciée et douteuse lors des années collèges. (Je peux rétrospectivement comprendre que mes compiles Hit Machines faisaient saigner les oreilles)
Alors à chaque voyage en bagnole, ça amenait ses Cd fétiches, à coup de choix longuement réfléchis, et tout en compromis (Il n’était pas question que j’impose du NTM ou du Prodigy à ma mère, comme cette dernière n’aurait clairement pas pu faire passer 3 heures de symphonies sans entendre des intolérables gémissements de désespoir juvénile entre deux péages d’autoroute).
On arrivait donc toujours à se taper une petite playlist de disques qui ont graduellement construits certains de mes gouts musicaux d’aujourd’hui, soundtracks de longs voyages finalement dénués de la terrifiante question “c’est quand qu’on arrive ?”.
Dans mes oreilles totalement néophytes, bonnes surprises souvent (Ma première écoute du Blue lines de Massive Attack, sans savoir qui était ce groupe, c’était dans la guimbarde de ma marâtre, le Melody Nelson de Gainsbourg aussi, de la musique Tzigane à tour de bras) ou sermons musicaux horribles (infliger Aerosmith à son gosse, sérieux, sans déconner…), ça cajolait finalement dur les tympans.
Reste qu’un phénomène c’est développé chez moi, un peu bizarre. Certains de mes Cd cultes, liés à des artistes crevés ou trop ancrés dans le passé, sont restés des cd orphelins, des One-shot parfaits, mais qui ne m’ont jamais donné envie d’écouter la discographie de l’artiste. Le disque en lui même a tellement fait parti de mon enfance, tellement accroché à une époque donnée, qu’une fois adulte, il m’est impossible de creuser plus loin. Peur de tomber sur un truc vieux, avec un son de merde. Ou un truc forcement trop encensé par tous, biaisant mon rapport avec l’objet, là où mon seul référant médiatique de l’époque était le poste radio de la bagnole maternelle. Au final, je n’ai qu’un Led Zeppelin, qu’un Lightnin’ Hopkins, qu’un seul Sly & the Family Stone (je sais c’est une honte), qu’un seul Aphrodites Child, un seul Art Of Noise…
Voilà, j’adore 666 d’Aphrodite’s Child, je suis ultra fan du Lightnin’ de Lightnin Hopkins… Mais parler de ces groupes, ça me gonfle. Verifier ce qu’ils ont fait d’autres est presque une torture. Parce que je ne suis pas amoureux du groupe, mais bien d’un seul disque, d’un objet marquant certaines étapes importantes d’un développement, comme une peluche doudou que l’on file à un moufflard. Hey, au final, au gamin, tu lui piques son doudou pour le remplacer par une autre peluche de la même marque, ben il ferait la gueule, point barre. Lui, il veut son poisson en peluche tout pourri, il s’en branle d’avoir les autres productions de Smoby, malgré tout le savoir faire de cette marque dans la création de jouets, révolutionnant bien des fois la façon de jouer de nos bambins.
Gil Scott-Heron fait parti de ces mecs là. Un grand musicien, surement. Un disque qui est passé dans la bagnole tous les trois tours de périf, surtout. The Revolution is not Televised, Pieces of a Man, et compagnie, j’aimais bien, même si je ne comprenais pas grand chose. Mais quand on me signifie que le bonhomme renait de ses cendres pour sortir un nouvel album, ça ne m’intéresse pas vraiment. Ca va être vieux, dépassé, plein de croûtes. Puis je vois que le bonhomme est signé sur XL Recordings, alors je suis curieux. Sans réellement chercher, je tombe, bonheur de l’internet, sur une vidéo du premier morceau extrait de I’m New Here.
Et je prends ma grosse baffe.
Pas vraiment de bio sur le bonhomme, car je ne ferais que paraphraser du wikipedia, loin d’être un érudit sur le sujet. Tout ce que je sais, c’est que Gil Scot Heron, indiscutable figure de la Soul / Blues / Spoken-word d’antan, révolutionnant bien des choses avec ses textes subversifs, était devenu depuis quelques années (selon les dires du label) une vraie épave, sac à dope trainant dans la rue entre deux peines de prison pour possession de came.
Pour le concept du disque, en fait, on va faire court. XL Recordings a eu la brillante idée de faire copuler la voix éraillée de Gil Heron avec des beats électroniques minimalistes et cradingues. L’album est tout bizarre, tout cassé, incomplet, bourré d’interludes, de morceaux pas finis. Et pourtant, au milieu de cet espèce de fresque désolé, se trouve de vrais trésors. Des morceaux qui m’ont arraché la mâchoire, la gueule, les viscères, et tout se qui s’y accroche.
D’abord, ce disque, c’est Me and the Devil, le truc sur lequel je suis tombé et qui à cause duquel je me suis littéralement precipité vers un magasin de disque pour chopper la galette. Ce morceau, c’est une prod Trip-hop quasi basique, aka un beat Hiphop bien rond, des cordes qui chialent leur maman, et deux trois samples charcutés. Ce beat bordel, parfait, taillé à la serpe, bien sombre. Parfait. Et vlan, le Gil se ramène, et éructe littéralement son texte. Il ne le chante pas, il le crache, il l’expulse, tu sens chaque mot racler sa gorge pour venir punir tes esgourdes. Tu sens que sa voix, c’est celle d’un mec à moitié mort, qui a sucé la clope par paquet de douze, qui avale ses dents tous les trois matins, et qui crache du glaire aussi rouge qu’une carte son Edirol. C’est un peu la voix de ton grand père avant de crever, celle du clochard qui t’as demandé de la tune ce matin, celle du mec greffé au comptoir du PMU cherchant le reste de sa vie dans sa septième bière. C’est une voix que tu connais, parce que c’est la voix d’un peu tout le monde. Des gens rossés par le boulot, par la vie, par la solitude.
D’ailleurs, le Gil Scott Heron, il a beau téter dur la poudre blanche, il te taille toujours des textes absolument affolants (sur le disque, car là, c’est le texte d’un vieux morceau de Blues, by Robert Johnson qui est utilisé). Et ce morceau qui pue la mort, il parle de la mort. D’un mec qui semble mort. Et s’il ne l’est pas encore, il semble tellement seul que c’est tout comme…: “I don’t really care where you bury me when i’m gone / You may bury my body / Down by the highway side”
Alors voilà, le mec il te crache ça à la gueule, on ne sait pas vraiment si il va finir la chanson vu comment son organe déraille. C’est tellement fragile vu le chant, et en même temps tellement imparable vu l’instrue, que tu te prends ça aussi violement qu’un coup de pompard en plein bide. Forcement, ce morceau (Selon les crédits Damon Albarn a participé au truc), c’est très Trip-hop, c’est un peu le Massive Attack des grandes heures. C’est aussi un peu Hiphop, avec ce métronome simplissime mais parfaitement branlé. C’est aussi electro, vu ce Bug récurant qui intervient souvent, cassant le morceau, et rajoutant un coté instable et fin de vie au tout. A écouter bien fort. Cette grosse claque. Cette grosse grosse claque.
Gil Scott Heron semble avoir un passé de vif détracteur, dérouillant la société et ses rouages à chaque phrase. Depuis son précédant disque (que je n’ai jamais écouté évidement), devenu fantôme, Gil Scot Heron ne semble plus en vouloir au monde, mais bien à la vie elle même. Alors il va parler de lui sur ce disque. Et de la faucheuse. En Spoken Word parfois, en chant déraillé aussi. Sur On Coming From A Broken Home 1 & 2, le bonhomme va parler, avec sa voix ultra grave, de son enfance, élevé par sa grand mère jusqu’à la mort de cette dernière. Le tout, bizarrement, sur une boucle du Flashing Light de Kanye West. La même, on va l’entendre déblatérer sur une guitare folk avec I’m New Here.
Mais que l’on ne s’y méprenne pas, c’est bien la musique électronique qui est à l’honneur sur ce disque. Une espèce d’electro minimaliste, rêche, âpre, crade. Complètement squelettique, délabrée et glauque. Your Soul and Mine glace le sang avec son beat Techno bien puissant, ses cordes de violons pesantes, et cette voix qui part dans des reverbs aux parfait moments. Le texte, c’est une description d’un enfer, ou du purgatoire… ou peut être simplement d’une vie normale, en fin de cycle…
On a Running aussi, spoken work ultra pessimiste, sur un beat (??) Hiphop décharné (on ne peut pas faire plus)… Ou le plutôt bon The Crutch, électro poisseuse qui va partir dans un Hiphop d’apocalypse, parfaite continuité du sermon le précédant.
Mais je m’égare… Car en plus de Me and the Devil, le disque contient deux autres corrections magistrales. Where did the night go tout d’abord, petite vignette d’une minute trente. L’instrue ? un espèce d’alien industriel-techno-slowmotion désertique. La voix ? un Spoken Word noyé dans les reverbs. Les lyrics? Simple tranche de vie. Un texte sur la solitude, d’une violence sourde. Ce texte est tellement sincère, tranchant, pertinent, qu’il n’y a pas besoin de plus d’une minute de musique pour se le prendre en pleine gueule. C’est bien simple, entre la neurasthénie maladive de l’instrue, et la tristesse infinie des paroles, tu écoutes le morceau, puis tu arrêtes le disque. Tu réfléchis un peu, tu prends une clope, une bière, ce que tu veux. Tu regardes un peu par la fenêtre, tu pousses un soupir, bien long. Enfin, tu reprends les rênes de tes pensées, et enfin tu presses Play de nouveau.
L’autre grosse tarte, c’est New York is killing me, seul titre qui semble être réellement accompli, terminé. (avec évidemment Me and the Devil et le très beau I’ll take care of you, où le chant de Scott fait encore des noeuds avec ton échine)
Ce morceau, c’est la perfection aussi. On démarre sur des handclap bien secs, et un beat electro pachydermique. Gil Scott te crache de nouveau sa voix battue en pleine gueule, qui semble vouloir se briser à chaque phrase, et une vieille basse désaccordée déboule et te file des fourmis dans la nuque. Tu as l’impression d’écouter un vieux Blues complètement dépressif, passé dans une moulinette electronica. C’est tout saturé, c’est crade, c’est beau. Ca se tord dans tous les sens, ça grésille, ça vibre. Ce truc tout malingre va se retrouver illuminer par des choeurs genre Gospel coupé à la hache, qui perlent ici et là… Moitié du titre, je me fais arracher la colonne vertébrale, les choeurs reviennent et tonnent comme jamais, un synthé lunaire s’incruste et balance le tout dans les hautes stratosphères du sublime. Ce morceau de folie, un vrai diamant.
Ce disque m’a retourné l’âme, et pourtant, ce disque est raté. Enfin, pas raté du genre mauvais, juste qu’il est presque incohérent dans ses choix. On a une tonne d’interludes de 15 secondes, où Gil Scott Heron règle ses comptes avec lui même, d’un ton complètement désabusé et rigolard, avec des diatribes qui feraient passer 99% des punchlines pour des rédactions d’écoliers. On a aussi la moitié de l’album qui semble filer des morceaux trop courts, pas finis, encore en post-prod, comme une ébauche. De plus, ce disque est presque seul, unique dans son genre. Faire poser une légende sur des instrues rachitiques, électroniques et à l’agonie, c’est bien risqué, et probablement se mettre à dos la majorité des potentiels acheteurs. Les communiqués de presse comparent les instrues de ce disque à du Burial et du The XX… et même si les mecs ont du encore bien fumer pour trouver cette comparaison, il est tellement difficile de définir le disque, de lui trouver un lien avec une autre galette, qu’on les excusera presque.
Le plus drole, et le plus incoherent dans l’histoire, c’est que ce disque aurait pu être un classique, un vrai manifeste. Ce I’m New Here aurait eu des morceaux plus longs, mieux construits, essayant de fournir plus de perles comme Me and the devil, Where did the night go ou New York is killing me, qu’il aurait été absolument incroyable, et aurait pu se poser comme le premier vrai disque de Blues-electro experimental. Le blues du futur peut être. Un truc avec des beats Techno, des synthés expérimentaux, mais toujours cette mélancolie poisseuse, cette tristesse étouffante. Si si, c’est possible, écoutez les titres précités.
30% de ce disque, c’est ce qu’aurait du faire Massive Attack sur leur dernier album, et ce que GonjaSufi n’arrivera probablement jamais à faire (même si j’attends dur l’album du bonhomme). Le reste, ce n’est que boucles rachitiques, Spoken-blues-word expérimental et interludes ultra courts en pagaille. La galette fait 28 minutes, mais ce n’est pas trop grave, car on est à chaque fois sur de se le passer deux fois consécutivement dans les oreilles.
Voilà, XL Recordings aurait pu faire un classique absolu, un truc géant… Mais ce disque est imparfait, boiteux, complètement crevé. Un peu comme Gil Scott Heron finalement. On a l’impression que le mec avait des choses à dire, voulait se sortir un peu la tête de ses errances psychotropées quotidiennes, et qu’il en avait rien à branler de nous taper un chef d’oeuvre. Lui, il veut juste déblatérer tranquille sur la mort, la drogue et la solitude, en posant sur des beats nécrosés et dépressifs. Lâcher ses pensées, puis repartir on ne sait où, entre deux impasses cradingues.
Et pourtant, paradoxalement, ce disque malingre, glauque, rongé par la came et l’isolement… Ce truc complètement défectueux, court, incomplet, impossible à conseiller… semble être ma première violente claque musicale prise en 2010.
Gil Scott Heron – Me and the Devil / Your Soul and Mine
15 Titres – XL Recordings
Dat’
This entry was posted on Monday, March 1st, 2010 at 7:39 am and is filed under Chroniques. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
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non mais ce clip, le morceau est juste… “whaou” 😀
merci bcp pour la découverte ! (comme d’hab ^^)
Merci pour cette belle chronique! Une nouvelle fois, tu m’as permis de me replonger dans un disque qui m’avait pas convaincu à la première écoute, et d’en découvrir finalement toute sa force. Car a l’annonce de la sortie d’un nouvel opus de Gill Scott Heron, j’ai eu clairement peur, étant un grand fan du personnage, j’ai eu peur qu’il nous ponde une de ses sorties de soul assez mièvre (comme a pu déjà le faire Al Green). Mais le visionnage du clip de Me and the Devi m’a clairement botter le cul et m’avait donner l’eau à la bouche, mais l’écoute de l’album qui s’en était suivi m’avait pas emballer plus que ça…
Cependant le mal est désormais réparé , merci une nouvelle fois, et tu peux te rassurer sur le cas de Gonjasufi, il sera à la hauteur des attentes!
Janvier18 ==> Yep, le morceau démonte, et le clip est vraiment bien foutu. En plus il montre les deux facettes du disque, ce qui est plutôt pratique (Chant cabossé / Spoken word)
a3 ==> Ah ben c’est cool, je prends ça comme un compliment ^^
C’est vrai que ce disque est difficile à aimer au premier abord, tant il est “batard” dans sa construction, dans sa durée, ses morceaux…
Pour Gonjasufi, je l’ai acheté aujourd’hui… Je n’en attendais pas grand chose, et au final je suis vraiment agréablement surpris, j’aime beaucoup !
C’est super cradingue comme son, vraiment cramé et bien chelou, mais en même temps le filtre saturé insupportable sur sa voix est heureusement pas trop présent (enfin si, tout le temps present, mais rarement poussé au max, heureusement, parceque ça rend certains morceaux relous comme Kobwebz, mais il y en a peu…)
utre suprise, c’est pas vraiment du Hip-hop niveau instrues, mais plus de indie Rock psyché lo-fi Tarantinesque. (On dirait même que le mec essaye de reprendre Iggy pop à un moment )
Je le réécoute là en lisant ton article, et c’est vrai qu’il fait mal ce disque. Les instrus, mon Dieu les instrus… La voix, mon Dieu la voix… Un album raté, incomplet et tout, c’est exactement ça, mais je préfère le prendre comme ça dans la gueule que de me demander ce qu’il aurait pu être… Et il est déjà beaucoup !
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